Le pouvoir d’achat des personnes retraitées
3 Juin, 2024

Une conférence instructive gracieuseté de l’IRIS !

C’est le lundi 6 mai dernier qu’avait lieu une conférence présentée conjointement par les Comités de l’action sociopolitique et de l’environnement de l’APRFAE. Pour l’occasion, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), par l’entremise de la conférencière invitée, madame Eve-Lyne Couturier, nous a offert une session d’information instructive portant sur le pouvoir d’achat des personnes retraitées dans le contexte inflationniste qui prévaut actuellement.

Madame Couturier est diplômée en science politique à l’Université du Québec à Montréal. Pendant trois ans, elle a été analyste devant la Régie de l’énergie pour le Regroupement des organismes environnementaux en énergie. Elle travaille maintenant sur les enjeux d’inégalités de revenus, l’évolution du système de retraite québécois et l’impact des politiques publiques sur les femmes.

D’entrée de jeu, madame Couturier nous a dépeint un tableau assez précis des différentes sources de revenus accessibles pour une personne retraitée : pension de la sécurité de la vieillesse (PSV), supplément de revenu garanti (SRG), régime des rentes du Québec (RRQ), régime de pension agréé (RPA) et le régime enregistré d’épargne-retraite (REER).

Lors de la présentation, nous avons aussi appris que même si la pauvreté est moins fréquente pour les aînés, les femmes âgées de 65 ans et plus, elles, subissent de manière plus importante les impacts des soubresauts socioéconomiques que nous vivons à l’heure actuelle. Évidemment, personne n’a été surpris d’apprendre que les hommes sont plus nombreux à engranger de bons revenus à la retraite comparativement aux femmes…

Dans un tableau assez frappant, madame Couturier a fait la démonstration que les prestations de dernier recours (aide sociale et solidarité sociale) ne sont d’aucune manière suffisantes pour subvenir aux besoins de base à la retraite. Et c’est sans compter sur le fait que, sans surprise, les personnes retraitées sont généralement moins couvertes par les régimes de retraite complémentaires. Notre conférencière, tableau à l’appui, a également fait la démonstration que les cotisations au REER sont insuffisantes et inefficaces pour offrir aux personnes retraitées un revenu décent. Moins de 50% de la population possède la capacité de cotiser à un REER…

Notre invitée a aussi brossé un portrait graphique exhaustif de la hausse drastique de l’inflation en vigueur depuis 2021. Nous avons pu constater que les prix de certains secteurs de l’activité économique ont nettement plus augmenté que d’autres. Les prix démesurés dans le secteur de l’alimentation, pour ne nommer que celui-ci, causent de sérieux préjudices financiers aux plus démunis de notre société.

Madame Couturier a ciblé trois facteurs qui ont contribué à la hausse effrénée de l’inflation : le prix du pétrole, les bris intermittents des chaînes d’approvisionnement et la protection des profits des grandes corporations.

Or, pendant près d’une vingtaine d’années, l’inflation a toujours oscillé autour de 2%. Pourquoi ? Parce qu’on se souviendra qu’une réduction des coûts de production s’est concrétisée grâce à la délocalisation manufacturière, entre autres, vers des pays offrant une main-d’œuvre à bon marché. La précarisation des emplois a aussi favorisé une augmentation des profits et un nouveau modèle de gestion des stocks a fait son apparition dans la vente au détail; les grandes chaînes ont alors préconisé un bas stockage des marchandises.

Cette présentation a permis aux participantes et participants, tant en présence qu’en visioconférence, de bien comprendre la mécanique qui a mené à cette hausse rapide et vertigineuse des prix. La période pandémique y est aussi pour quelque chose dans ces importantes secousses inflationnistes.

Ce fut donc une rencontre didactique et enrichissante qui nous rappelle l’important travail éducatif accompli par l’IRIS; un institut de recherche essentiel et pertinent qui propose une vision juste des enjeux socioéconomiques que nous vivons !